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de profondes motions qui sagitaient sous ce front si calme et si doux? Dans limpuissance de remplir une elle tåebe, nous devons nous borner å quelques mots. Nee å une poque de critique, de trouble et de rvolte, Frederica Bremer a observå, mais avec douceur, avec indulgence; troublee, elle Ia sans doute t aussi å certaines heures; mais råvoltte, jamais. Cestce qui explique ponrquoi, au lieu des folles clameurs de Lelia, elle na fait entendre que la plainte touchante de-la femme qui se fait une force desa faiblesse, et comment, bornant ses voeux et ses espårances dans la sphåre du possible, elle a pu voir Paurore se lever, du jour quelle attendait avec tant de foi. Et qui Ia pråservåe ainsi de la folie et de Vexces? trois anges gardiens: la religion, la famille, la charit6; — la religion quelle a pratique avec tant de tolerance, si bien quun journal sudois, — qui est une fagon de pape lutherien, — Ia excommuniee pour cetie belle parole: ?Sil devait exister des peines ternelles, jaimerais mieux Etre le condamne que le juge?. — ce qui rappelle, å deux cents ans presque de distance, cette sutre parole de M:me de Sevign: yous aurez de la peine å nous laire entrer une ternit de supplices dans la. tåte... moins dun ordre du Roi et dela Sainte Ecriture? —; — la famille dont elle a si admirablement racont 1es plaisirs et les douleurs dans toutes ses Scenes de la vie prive et surtout dans cette oeuvre gtonnante par sa simplicit et sa force intitulee Le toyer,le hem, — une vraiedivinitå du Nord; — la chasit enfin quwelle a constamment exerce, et surtöut å rautomne le a vie, avec une tendresse toute maternelle. La rmort de Fråderica Bremer, cest un ride immense dans notre monde litteraire; naig elle laisse un vide bien plus grand nicore dans le coeur dune foule de pauvres, linfirmes et dorpbelins qui nont jamais u une ligne de ses ouvrages. Nest ce pas la palme la plus belle å nettre sur cette chere tombe? Nota. — La Revne de la semalne, rdigte n frangais parait ordinairementtous les mardis. Pour les :abonnements au jowmal PAftonblad e mieux estdexpdier les demandes au bureau le poste Sugdois d Hambourg. Les annonces pour l Aftonblad sont reques å aris, chez M. Vicherat pere et Comp., passage aulnier, N:o 10.

9 januari 1866, sida 3

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