Parmi les questions qui ont tå recemment Pobjet de ses dåliberations, est celle des amåliorations å rapporter dans Pamånagement de nos foröts. Le projet adoptå sous ce rapport a surlout pour objet damåliorer la conservation et VPadministration des immenses richesses forestigres appartenant å Ja Couronne, et qui en Norrland seulement, notre province la plus septentrionale, noccupent rien moins que plusieurs millions de tunnland ). Comme on pouvait le pråvoir daprås les quelques renseignemeut3 donnts å la båte dans notre derniere Revue, la souseription d la bangue Anglo-Sutdoise a obtenu un tel succds, que le nombre des actions ainsi souscrites en Angleterre en Sugde stlåve å 100,000, eest å dire cinq fois le chiffre auquel Ile prospectus avait cru devoir garröter. Leffroyable tempte qui, pendant la nuit du 30 au 31 octobre sest tendue sur tout le nord de I!Europe, a causå ici de grands sinistres maritimes, Ainsi seulement sur la cöte occidentale, vers le Cauttgat, on ne nous signale pas moins de 160 naufrage plus ou moins graves, et chaque poste nous apporte la nouvelle de nouveaux malheurs. On sait gntralement que notre famille royale est particulifrement douge sous le rapport litteraire et artistique. Sansremonter jusqwå Charles XIV, dout les journaux frangais publiaient il y a quelques annåes des vers fort bien tournås, pour des peches de jeunesse, on se rappelle que le roi Oscer a crit un ouvrage remarquable sur la pEnalite et le syståme pånitentiaire et quil a en outre composå un opra. Un de ses fils, le feu prince Gustave, ttait un våritable musicien et a laiss une foule de compositions de toute beautå. La reine Louise sest si bien approprit la langue sutdoise quelle a traduit dans cette langue et publi deux ouvrages allemands. Le prince Oscar est pogdte et Pun de ses ouvrages anonymes, — incognito plus strieux que celui des princes qui voyagent, — a obtenu le prix de posie de PAcadtmie. Maintenant voici venir un nouveau podte deja connu pour un remarquable talent de paysaviste. Cesjoursci a paru un volume intituv: Recueil de poemes par C. — Quelques -1:de ces pogmes ont dejä 16 traduits ev ir.ngais et publies sous le titre de 4Legendes et pogmes scandi naves, traduits du sutdois par G. B. de Lazreze conseiller å la cour impåriale de Pau. Un poeme intitul6 la föc des eaux avait t dejå traduit en vers, et imprimå, mais non mis en veute. Le recueil vient dötre augmentå doeuvres lyriques de plus fraiche date et qui sous plus dun rapport offrent un vif intret. Nous voyons avec joie, nous autres sugdois, que PFauteur est vraiment inspir de I esprit du Nord, penetre, si Ion peut dire ainsi, de sa nationalitå, uen un mot il est scandinave de corps et dame. Dans plusieurs de ces podmes se råvele un coeur chevaleresque et brave qui aspire då marcher sur la trace de nos aieux heroiques, et Ion aime då entendre le pogte gcerier: Quand il sagit de la libert des freres darmes, Arriere le masque hypocrite de Pecpoque! Notre langage, ce sera le cliquetis des påes! Mais il se trouve aussi dans ce recueil guelques pocmes dun caractere tendre, e!giaque et meåme målancolique et qui se distinguent tout å la fois par un sentiment profond et sincere et par un style vraiment poctique et vraiment pur. Quon nous permette de donner ici un de ces gracieux pocmes, quinavait pas encore Ei traduit: Lasiie du ceur. Ou done est ton asile, 6 mon ceur! — dis, 6 toi Qui, des mon premier pas dans nos terrestres voies, Battis poar tous mes manx et pour toutes mes joies, Ou donc est ton asile, Ö mon ceur, råponds moi? Est-ce aux lieux ot bruit doucement la ramure, On du ruisseau dargent onde calme murmure?... — Non, råpondit mon ceur, non, non, ce mest pas lål On done est ton asile? Est-ce oå sont les tempåtcs? Ov mugit le torrent des rocs pråcipite, On chasses et pårils sont les uniques fötes, Aux lieux ou tout plaisir doit etre ensanglantå? Est-ce au champ dhonneur, ov, dans Peclair et la trombe — Sous la gråle du plomb le fer alourdi tombe? .. — Non, dit-il doucement, non, non, ce west pas lå. Ou donc est ton asile? Est-ce aux lieux quincendie Le soleil de sa pourpre? Est-ce au sud enchante? Lå peut etre ou mårit la grappe rebondie, Sous les roses tu sus godter la volupt? Est-ce ov le vert palmier tale sa couronne, On. Petå de verdure ternelle rayonne? . — Non, repeta mon ckeur, non, non, ce west pas lå. Oi donc est ton asile? Estce aux Alpes polaires Au manteau de glacons que rien ne peut briser, On, vers la mi-åte, comme font smurs et fråres, Le crpuscule et Paube echangent un baiser? On parmi les sapins brille la neige påle, Ou flambe dans les cieux Paurore borcale? — Mais mon ceur murmura: non, non, ce nest pas lå. Ot done est ton asile? Est-ce aux cöts de celle Qui te donna son ceur et, quand je vis mourir Lrespoir dans nos bosquets de myrte, ö chere belle, Mapprit å revoncer et tapprit å souffrir ? Est-ce lå ton asile, asile sans orage Dont tu råves encor, fidele å son image? .. — Mon ceur en gåmissant me dit: ce west pas lå. Od done est ton asile? Est-ce, dans le mystere Out pour nous il se cache, est-ce I heureux sejour Ou Påme, libre enfin des liens de la terre, A ce que Pon nous dit, doit revenir un jour; Cet asile inconnu, couvert de triples voiles, Loin. bien loin par dessus le dais brodå dåtoiles?