Revue de Ia semaine. Nod2, — A4ömo annbe. 2866, Stockholm, 27 mars. Aprås la conclusion des traites avec la France, il ne sagissait de rien moins, pour les chevaliers-servants de dame Protection, — une terrible meågere parfois, — que de mettre en accusation le ministåre, ou toui au moins plusieurs de ses membres, pour avoir å jamais ruinå Vindustrie nationale et mis å sec les caisses de VEtat. Lindustrie nationale se parte assez bien pour une moribonde, et compte se montrer sous un aspect trös-florissant cet t meme å Stockhom et rete prochain å Pexposition universelle de Paris, au sujet de laquelle, en passant, le comitt des finances vient de voter une allocation de 120,000 riksdaler. Mais notre pauvre Tråsor est-il done si appauvri par ces funestes traits av.c la France?? Voiei ee que nous lisons å ce sujet dans un rapport du comit de constituition, lequel tait charg6 dexaminer sil y avait lieu de donner suite aux accusations portes contre le ministöre: Lexperience a demontrå que les revenus de douane, loin detre, depuis application des nouveaux droits, inferieurs aux pråvisions, ne sont pas möme, comme la dernigre Diete en exprimait la crainte, restås au dessous du montant pour lequel ils figuraient au projet de budget present par le gouvernement.? Inutile dajouter, sans doute, que cet aveu est suivi drune compiete decharge, dune amnistie pleine et entidre du ministöre, qui ressemble assez å ces gånraux que Ila convention frangaise sempressait de mettre en accusation aprås une victoire. Vous vous imaginez peut-8tre quwapres celle reconnaissance si solennelle des sages pråvisions du cabinet, sons le rapport commercial, les adversaires des traites se tiennent pour battus. Que vous les connaissez peu! Ils sont plus agressifs et plus fråtillants que jamais, et les voilå qui reconstruisent les ouvrages avances du prohibitisme, et qui augmentent les droits de douane sur Jes articles de premicre nåcessit, sur le lard, sur la viande, sur le fromage c. Tc. Mais il y a Jå un mirage qui pourrait trösbien tromper les journaux Etravgers, et contre lequel il importe de les mettre en garde. Il sagit ici de simples propositions du comit des contributions, qui, lors måeme quelles seraient adoptees par la Dibte ne sauraient pråvaloir contre le droit incontestable qua le gouvernement dabaisser les taxes douanidres, et qui ne valent dåslors que comme manifestation de Popinion des Etats. Cest encore beaucoup, direz-vous, bien que les corps legislatifs ne soient pas toujours trös-heureux quand ils veulent se måler des details dadministration, å reuve, si nous avo s bonne måmoire, cette fameuse loi sur les sucres votge en France en 1848, eroyons-nous, et quil a et6 tout simplement impossible dappliquer. La question de Fextension å apporter aux droits civiques des femmes qui provoqne Y.hilarit6 des gens lgers, et qui echauffe la bile des journalistes allemands, — quil ne faut pas confondre avec les gens lgers, — mest pas abandonne tant seå faut. Voici dans quels termes sages et pratiques Ia formuje aujourdhui le comit dconomie: — il propose une adresse au roi portant que les Etats du royaume sont davis que dorånavant les emplois et services auxquels la femme peut-8tre jugee applicable et dont elle nest pas formellement exelue par la constitution et la loi civile doivent lui ötre accessibles, quand elle possede les connaissances et Ihabilet nåcessaires, et que par eonsequent il doit Jui tre permis de fournir les preuves preserites en pareil cas. Le roi serait dona prig de prendre et de proposer å la Dibte les mesures nåcessaires pour modifier dans ce sens la l6gislation actuelle. Ce nest encore lå quun projet, mais il nous semble netre pas du domaine de Futopie, encore moins de celui du ridicule. Les Norw6giens ne sont pas, tant sen faut, de ces gens qui töpent å tout ce quon leur demande. Ils paraissent tenir surtout å leur eonstitutioncomme å un fötiche. Nous ne blåmons pas, nous constatons. Is ont rejet6 la proposition dune Diete an nuelle, et de la rciprocit6 de ia mise å ex6cution des jugements dans les deux yoyaumes. Les voilå qui repoussent aujourdhui un projet tendant å permettre de nommer comme vice-roi de Norwege Iheritier du tröne ou son fils a:n. En dehors des travaux åe la Didte, nous contiouons å jouir du calme-plat politique le plus complet et la seule nouvelle å cet egard est celle de la retraite du Pråsident du college de commerce, Mr Åkerman, qui, chef prohibitiste dune administration libre-changiste, ressemblait assez å un cocher place Å rebours sur le sigge dun char lance en avant. En fait dautres nouvelles, rien-sinon la persistance de Y hiver qui devient agacant comme les gens qui ne savent pas s en aller, et Varriv6e dun celåbre patineur, un amricain nommt Jackson Haines, qui fait tout simplement des miracles, Nou licens pas non plus que ces jours-ci,