Quant å la premiåre objection, il fautre conmaftre que la formation dune chambre hautee pråsentait de grandes d:fficultes dan: un pays ou il y a si peu dlements aristocralicques. On na pas juge convenable den faire: nommer les membres directement par le roi, ni den faire Vapanage exclusif des hautee dignitaires. Pas dautre moyen, alors. que (dy appeler par Felection les personnes sur lesquelles la confiance des commune sest deja portåe tout specialement; on a cru aussi, par ce moyen, tablir un rapport har. moniieux entre le systeme communal et la representation nationale. Quant au traitement, on doit supposer que les personnes revetues dune telle dele. gation de leurs concitoyens, et quinåcessairement jouissent dune certaine aisance, ne regarderont pas A passer 4 mois dans la capitale pour y jouer le röle de legislateurs. Pcur ce qui est du cens, cest toujours une question bien delicate. Dans une representat:ion basåe sur les classes ou corporations, On pourrait fort bien sen passer; mais il devient indispensable du moment quil Sagit delections ou Fetat, la condition du eandidat nest pas prise en consideration.. LÖ difference entre le cens pour les campagmes et celui pour les villes se justifie duillleurs par ce fait, reconnu vrai partout, que la population des villes est toujours plus turbulente que ceil2 des champs. On se rappelle le Paris et ses aimables faubourgs? de Louis Philippe. Le propniaire dun bien-fvonds, fut-ce le plus modeste du monde, est toujours plus attache aux grands interöts de letiat que celui qui ne vit que de son travail. Drailleurs, et nous finirons par cette råflexion, Jes personnes qui apprehendent un debordement democratique nauraieat quå se rappeler un peu Ihistoire de notre pays, quå rouvrir ce ventrable livre de nos annales. Elles v liraient, en traits måmora bles, 1e caractere de ce noble peuple; elles y verraient quil ny a pas de nation au monde moins portte aux ides råvolutionnaires et plus attachte aux formes monarchiques.