Messieurs. Il nest pas besoin de besucoup de mots pour maequitter de la glorieuse mission qui ma te confite, dans cette occasion solennelle. Teloquence des regards et tous ces emurs qui battent å Vunisson en disent plus jue ne pourraient le faire de longues phrases, car ils expriment le sentiment le plus puissant qui soit en ce monde, — Famour. Nous ecålebrons aujourdhui Vanniversaire dune union qui a rapprocht deux peuples libres. Ily acinquante ans que sest raliste cette grande penste qui mit fin 4 des luttes sculaires, et reunit deux peuples au noble emur qui prouvårent ainsi au monde et quils Etaient dune seule et möme race, et quils avaient une seule et möme foi. . Quand, jetant un regard sur les annes coules, je dis bien haut que cette union a ete benie du ciel, nest-ce pas le langage möme de la verit qui est dans ma bouche? Ist-il quelqwun qui, dans Fhistoire de Ia Suede et de 1a Norwege, puisse nous signaler un autre demi-sigcle plus riche cen bendietions, et qui presente ainsi une tre de paix et de progres? Nulle ceuvre humaine nest complete, mais la grandeur de cette pense de Tunion, -— gråce å laquelle la Sutde a tendu å la Norwege une main que celle-ci a sal le meme amour qui la faisait oftrir, — Ia grandeur de cette pensee sest manifestee en ceci que, malgre les dissentiments de forme qui se sont clev6s entre les peuples unis, nanmoins et pas å pas ils fe sont rapproches de plus en plus. Il importe de remarquer dailleurs que ces formes extrieures, dont il ne mappartient de contester ni importance ni Pautorite, dpendent cependant du sentiment qui vit en elles et que si elles ne sont pas animbes par un sentiment vrai, elles deviennent deöslors sans signification. Il est certain que dans les commencements de Funion, les deux peuples ne se connaissaient pas encore intimement, et ntaient point unis par ce lien de profonde affection qui rågne entre eux actucllement. Aujourdhui, Messieurs, un demi-sigcle fecond en exprience sest tcoult depuis la fondation de Funion. Elle nen est plus å sa påeriode denfance. Ce temps avec ses legers soucis et ses måcomptes passagers, mais aussi avec ses joies vives et råelles, cette transition benie å une Energique et libre virilit6, ce temps, dis-je, a fui loin de nous et aujourdhui gue la pensge fondamentale de PIunion ressort clairement å nos yeux, cCest avec toute conscience, cest avec un cceur joyeux que nous pouvons faire sur Pautel de VFamour les sacrifices nåcessaires. Le pense de Yunion exige pour devenir une verite que ces deux peuples, unis sous un möme sceptre, agissent comme un seul euple sil sgagit de proteger les communes rontigres; mais elle exige aussi que sous le rapport politique chacun deux sunisse d autre aussi intimement que le permettent et leur nationalit6 respective et le droit public constitutionnel des temps modernes. nin Punion exige que nous nous rapproehions dautant plus au point de vu2 social, de manigre å realiser ce que nos peres entendaient par la fraternite darmes?. Ceie intime alliance, jen trouve une image vraie dans cette voie ferre qui bientöt reunira les capitales des deux peuples fråres et qui en ce moment möme ftransperce lentement mais sårement les barridres de granit qui nous stparent. Sutdois et Norwegiens, nous avons appel sur cette union les bendictions du Dispensateur supreme de tout bien et nous avons lev vers Lui nos actions de gråce pour la prosperit que nous lui devons. A cet instant meme, le roi de union entour des delegugs des deux royaumes leve la coupe, suivant l(ancien usage du nord, pour porter un toast å Vellisnee des deux peuples. Au nom de ce monarque cher au peuple, au nom de ce fråre bienaimå, je leve aussi mon verre et porte un toast å Vuniona du 4 novembre 1814. Pui cetie alliance entire deux nobles peuples entre deux peuples libres, puisse-t-eile dure et prosperer de longues anntes! Puisse durer autant que ce monde Fintime amour riche en benedictions qui est Ja meilleure, la plus haute expression dune telle alliance. Vive Fnnion entre la Suede et la Norwege!? Dans les spheres de la politique continue de rågner le calme-plat le plus complet. Plåt å Dieu que nous pussions employer cette expression au propre comme au figur, mais les effroyables tempåtes qui ont rgnå sur nos cötes, dans la soire du 5 novembre et la nuit suivante, ont causå en mer les plus graves sinistres quon ait eu å enråistrer chez nous de memoire dhomme. es iles dÖland et de Gottland surtout ont t le theätre de ces desastres; un grand nombre de båtiments y sont venus toucher edte et il y a malheureusement beaucoup de morts å deplorer. Stockholm vient de perdre sa seur Rosalie. Stparges par la distance, par la religion, par cent differences plus apparentes que reelles, il s!est trouv deux anges, deux sceurs qui ont rempli sur terre la meme mission. Toutes deux se distinguaient non seulement par une infatigable charite, mais aussi par une qualit bien plus rare, Vart de savoir donner avec discernement, avec fruit. Toutes deux servaient dintermediaire aux classes riches et charitables et de meme ue quelque temps avant la mort de sceur osalie, Iempereur Napoleon allait lni-meme au fond dun faubourg populaire attacher la eroix dhonneur sur cette noble poitrine, de måme notre reine vient Adhonorer la måmoire de Lotten Wennberg en instituant un fonds de secours qui portera ce nom båni du pauvre. Crest avec un vif plaisir quon a appris en Suede les brillants debuts au theåtre lyrique de notre compatriote Christina Nilsson. Ici, comme en France, il arrive souvent que les illustrations de la science, de la potsie et des beaux-arts naissent sous Ihumble toit du paysan. Christina Nilsson en estun nouvel exemple. Elle est ftille dun pauvre cultivateur de Småland. I ny a pas plus de quatre ans fue guelques personnes qui Pavaient par hasard entendue ehanter,